Le jeudi 30 novembre à 5 heures, nous nous retrouvions, quelques anciens : Maurice RIOU, Robert AGULHON, Gérard GENOT, Jean-Pierre LEMOINE, et deux nouveaux : un bondouflois Gérard MEIGNANT et Roland PERRAUD, président de l'Association Muroise Interculturelle et Humanitaire A.M.I.H. de Saint Laurent de Mure ( 69) travaillant pour la deuxième année consécutive en partenariat avec A.P.R.E.S. 91, sur le parking du Grand Garage Bondouflois pour les dernières mises au point. Quelques membres de l'association nous y attendaient pour nous souhaiter bonne route.
Notre convoi était cette année, constitué entièrement de véhicules Renault, grâce à la coopération de Renault Véhicules Industriels Lyon, Renault Véhicules Utilitaires de Boulogne Billancourt et de l'Association Solidarité Sud Essonnes.
5 heures 30, les moteurs sont chauds, nous quittons Bondoufle dans la nuit et le brouillard. Cette première journée nous mènera quelques kilomêtres avant Nuremberg.

Premier décembre, 7 heures, nous reprenons la route et abordons à 11 heures 30 l'Autriche où il nous faut acquerir la vignette autoroutière. Le brouillard nous accompagnera toute cette journée et, nous nous présentons à 17 heures 30 à la frontière Hongroise où les premières difficultés apparaissent. Contrairement aux affirmations qui nous avaient été faites à l'ambassade, les personnels des douanes nous refusent le statut « humanitaire » et nous renvoient au même niveau que les « Transports Internationaux Routiers » avec en prime un certain nombre de documents à remplir obligatoirement en hongrois. Devant l'absence d'interprète, nous sommes quelque peu déroutés. Toutefois la tenacité de robert convaint un douanier qui accepte de nous faire la traduction. A 23 heures, après 6 heures d'attente et le versement d'une taxe de 2650 FF, nous pouvons enfin pénétrer en Hongrie où nous dormirons sitôt le postede douane passé.

Deux décembre, 8 heures, le temps est frais et clair. Le soleil pointe son nez à l'est et, nous reprenons la route en direction de Nadlac, que nous aborderons à 15 heures après avoir dépassé plus de 10 kilomêtres de camions, en attente de formalités douanières. Les problèmes continuent et, il nous faut attendre près de 3 heures pour avoir le « droit » de quitter la Hongrie. Il est 18 heures nous avançons de quelques dizaines de mêtres et voilà la Roumanie. Le plus dur nous attendait ! ! Après avoir franchi un rideau d'eau de « désinfection », nous sommes dirigés vers le parc de transit, où de nombreux tziganes offrent leurs services pour laver les camions. Ne voulant perdre de temps, nous nous présentons aux bureaux administratifs munis d'une « recommandation » délivrée par l'ambassade de Roumanie à Paris, par laquelle on invite les personnels de la douane à nous faciliter le passage ! Ce document ne semble guère plaire aux dit personnels, lesquels nous informent de l'absence d'autorisation d'importation pour les savonnettes, les dentifrices et les chocolats contenus dans vos colis. Après plusieurs heures de discussion négative et ne pouvant trouver d'issue favorable, nous abandonnons nos véhicules en zone de transit pour préparer un « plan de bataille », diner et dormir. Il est minuit, la nuit sera courte.

Trois décembre, 7 heures le soleil luit et cela nous donne du courage !. Robert et roland se dirigent vers les instances administratives pour mettre à exécution la stratégie définie. 12 heures 15, le plan a en partie fonctionné et nous pouvons quitter le transit pour nous diriger vers Craiova ou nous arriverons à 21 heures 30. Nos familles d'accueil, daniela et octavian TELEA, mariana et mircea DOROBANTU, nous attendent avec le pain le sel et le vin, tradition à laquelle nous participons avec plaisir compte-tenu des difficultés que nous avons rencontrées et du temps perdu. Cette première partie du voyage, se terminera devant un repas de terroir en échangeant mille propos. La chaleur humaine de ces personnes ne sont plus à vanter, et nos retrouvailles se font toujours avec le même amour. Après 2 300 kms et plus de 30 heures d'attente en douane, nous voici au coeur de notre mission, que nous débutons dès 9 heures ce lundi 4 décembre en nous présentant aux services fiscaux locaux. La malchance nous poursuit, concrétisée par le vol de deux colis et d'objets personnels dans l'un de nos véhicules le tout agrémenté du bris d'une vitre latérale et d'un rétroviseur. Ces faits loin de nous anéantir, nous identifions au moyen des étiquettes préparées à l'avance l'ensemble des colis destinés à l'école 39, puis nous nous dirigeons vers cet établissement où les enfants nous attendent avec impatience.

Notre arrivée est saluée par des cris de joie nous faisant oublier tous nos soucis. En présence de la télévision régionale « T.V. TERRA», les 43 colis prévus seront distribués, auxquels viendront s'ajouter 73 colis supplémentaires confectionnés par A.M.I.H. de Saint laurent de Mure. Cette distribution est agrémentée par la chorale de cette école, dont les membres nous interprêtent en français différentes chansons de notre enfance. La journée suivante est consacrée à la visite du Centre de placement numéro 5 de Diosti, puis au centre numéro 1 de Craiova. La visite de Diosti s'effectue dans de meilleures conditions que l'année passée. Toutefois compte-tenu du jour et de l'heure, de nombreux enfants scolarisés sont absents. Néanmoins nous pouvons combler les présents et laisser en dépot les paquets destinés aux absents. Cette visite terminée nous nous dirigeons vers le centre numéro 1 de Craiova ou 49 bénéficiaires piaffent à la venue du Père Noël. Nous y retrouvons bon nombre « d'anciens », lesquels nous reconnaissent et se font une joie de nous serrer dans leurs bras. Les cadeaux distribués, les enfants doivent encore attendre quelques minutes, car de nouvelles dispositions gouvernementales imposent à certains établissements receveurs d'établir un état concis des cadeaux et dons reçus. Ces démarches effectuées, tous peuvent découvrir lecontenu de leur colis. La fin de cet après-midi sera consacrée aux « enfants de la rue » qui cette année sont au nombre de quatre. Parmis eux, georghe 10 ans, connait déjà plusieurs mots usuels dans les principales langues européennes - français, anglais, allemand, il se faitl'interprète auprès de ses amis.

De Craiova (sud) nous arrivons le 7 décembre à Satu-Mare (nord de la Roumanie) soit 600 kms sur un réseau routier en pleine « restructuration » avec le froid, le givre et le brouillard pour compagnons. Cette traversée au travers des Carpates et de la Transylvanie a quelque peu l'effet de nous mettre mal à l'aise, tant l'état de pauvreté est apparent, mais à Satu-mare le sourire d'accueil de notre amieMariana nous réconforte dans notre démarche. Vendredi 8 heures, passage obligatoire aux services fiscaux de la province, puis direction Satu-Mare « petits ».Nous y retrouvons les membres du personnel connus les années passées et avec leur aide nous préparons l'étiquetage et la distribution de vos colis. Cette « corvée » est suivie de la donation de deux machines à laver de la marque WIRLPOOL, matériels faisant cruellement défaut dans cet établissement n'accueillant que des petits. Contrairement à Craiova, les paquets sitôt distribués sont ouverts et les enfants y découvrent mille trésors et friandises, faisant leur joie et leur bonheur. Nous profitons de quelques instants de libre pour discuter avec Angela Pasca, qui de Directrice de cet établissement est depuis un an Inspectrice départementale. De ces propos, il apparait qu'une importante réforme sociale est en cours, à savoir que l'Etat encourage le placement des enfants dans des familles d'accueil. Dans un second temps, devrait intervenir une séparation entre « les services de l'enfance » et une structure copiée sur notre D.A.S.S.. Le but de cette démarche étant de réunir les frateries trop longtemps dispersées. 15 heures, il faut à regret nous séparer car les grands nous attendent dans des locaux situés à quelques centaines de mètres. La distance est vite parcourue et dès notre arrivée dans la cour de ce centre, nous sommes entourés et pressés de questions. Ici, beaucoup connaissent le français. Comme l'an passé, une chaine spontanée se constitue et les colis sont acheminés de bras en bras jusqu'à la salle de théâtre. En présence de la presse régionale, les ados nous interprêtent des chants de noël auxquels nous ne pouvons rester insensibles, puis vient la distribution en présence de notre père noël.Ces festivités se terminent pour la première fois, par la remise de courriers à destination des familles françaises. Ainsi, nous rapporterons 15 lettres et dessins qui une fois traduites seront remises à leur destinataire. Cette prise de conscience et la recherche de contacts de la part de ces adolescents est importante, et nous profitons de ce journal pour vous demander d'encourager cet élan, d'autant que deux lettres sont encore parvenues au siège de l'association la semaine de noël.

Samedi 9 décembre, direction POMI où 90 enfants guettent notre arrivée depuis le portail. Une agréable surprise nous attend, tant ce centre a changé en un an. Le nouveau Directeur, âgé d'environ 35 ans a fait faire aux résidents de réels efforts, tant dans la tenue corporelle que dans celle de leur établissement. Comme à Satu-Mare « grands », une chaine se constitue et des centaines de bras nous aident à vider nos véhicules. Au passage de chaque colis, chacun cherche à lire le nom du destinataire tout en exprimant sa joie. Pour la énième fois le père noël fait son apparition au milieu des petits et grands, qui, quelque soit leur âge, lui expriment leur affection.Face à cette démonstration de tendresse on ne peut mettre en doute l'existence de ce personnage mythique! ! Le temps passant, il nous faut nous séparer de ces «ados » si attachants, car nous devons encore visiter le centre de Livada situé à environ quarante kilomètres.